Marketing

“J’ai toujours rêvé d’avoir mon entreprise”

Thierry Marion

Au sortir de l’école, Thierry Marion se destinait à une carrière commerciale dans le secteur du chauffage et des sanitaires. Aujourd’hui, il est General Manager d’initial P, une entreprise graphique d’une vingtaine de personnes dont il a lui-même posé les fondations en 2004. Un parcours professionnel entamé par hasard, poursuivi par passion.

Le hasard, décidément, fait souvent bien les choses. Sans lui, Thierry Marion serait probablement devenu Sales Manager d’une entreprise de plomberie, chauffage et sanitaires – une tradition familiale. Mais à la sortie de l’école secondaire, alors qu’il cherche un premier job compatible avec ses cours du soir en marketing, c’est une agence graphique qui l’embauche. « Une agence spécialisée dans les folders et qui travaillait notamment pour la grande distribution. C’est là que j’ai découvert les rudiments de la mise en page et du prépresse », raconte-t-il.
Quelques années plus tard, après avoir quitté le secteur graphique, puis y être revenu, Thierry a l’audace de se mettre une première fois à son compte : « J’ai lancé ma propre agence, en 1997. Je publiais un magazine d’offres d’emplois qui s’appelait Jobs Partner et qui était distribué gratuitement dans certaines grandes surfaces de Bruxelles et des deux Brabants. Je faisais la mise en page moi-même – à l’époque sur QuarkXpress. »

Du métier à la passion

L’aventure, malheureusement, tourne court après deux ans. Thierry retrouve alors un emploi de délégué commercial à l’imprimerie Weissenbruch – une vénérable institution dont les origines remontent à plus de deux siècles et qui s’intitule fièrement « Imprimeur du Roi » (un titre qu’elle avait jadis obtenu du roi des Pays-Bas).
« Une très bonne expérience », se souvient-il. « Je connaissais déjà le prépresse, j’avais appris la photogravure et la mise en page, mais j’ai compris ce qu’était vraiment une imprimerie offset, la vie de l’atelier, les presses, la finition… Je me suis pris de passion pour la production graphique. J’aimais beaucoup – j’aime toujours – cette combinaison de technologies : d’un côté, l’électronique du prépresse, l’aspect informatique qui m’avait intéressé au départ, et de l’autre l’aspect manuel, technique, à la fois industriel et artisanal, de l’imprimerie. J’apprécie aussi le caractère matériel du produit, le toucher du papier, l’odeur des encres, le charme d’un bel imprimé… Et puis – même si je n’ai jamais mis les mains sur les machines – il y a quelque chose de magique à voir sortir un produit fini, plié, relié, à partir de ce qui n’est qu’un fichier. »

Devenir entrepreneur

Cette fois, Thierry a trouvé une vocation. Elle va prendre un tour décisif au hasard (encore lui !) de rencontres avec deux patrons d’imprimeries, l’un Belge et l’autre Français. Le premier, Michel Hocquet, l’encourage et le coache. Le second va devenir son partenaire en affaires.
« Weissenbruch connaissait des difficultés ; l’entreprise a d’ailleurs disparu depuis. Et de mon côté, j’avais envie d’avoir ma propre entreprise. Via un bureau de mise en relations, je suis entré en contact avec Arnould Meplon, qui avait repris l’imprimerie Douriez-Bataille, à Lille, et qui voulait s’étendre en Belgique. On a d’abord voulu reprendre une imprimerie existante qui occupait 12 personnes, à Molenbeek, mais l’affaire ne s’est pas faite. J’étais tellement déçu que j’ai décidé d’ouvrir moi-même un bureau de production, avec le soutien entrepreneurial et financier d’Arnould Meplon. »
Fin 2004, Thierry s’installe à Anderlecht et crée ce qui va devenir db Group.be (db pour Douriez-Bataille). « Au début, j’étais seul et je sous-traitais la plupart des tâches – ce qui permettait notamment d’alimenter l’imprimerie de Lille. Puis l’activité s’est progressivement développée, j’ai pu engager une commerciale, puis une assistante administrative, une première graphiste, une deuxième, un autre commercial… Au fil du temps, la sous-traitance n’a plus suffi. En 2013, on a commencé à produire nous-mêmes, avec une première presse numérique. »

« Comme un coach de foot »

Depuis, l’entreprise n’a cessé de grandir, indépendamment de Douriez-Bataille. Une nouvelle étape majeure a été franchie en 2024 avec l’acquisition d’Initial Production, une imprimerie offset située à Forest. Conséquence de ce rachat : db Group.be a doublé de volume et est devenue initialP. Et pour Thierry, le rôle de gestionnaire a définitivement pris le pas sur le rôle commercial.
« Je n’en conçois aucun regret. En fait, je me nourris du développement et j’absorbe les tâches ; quand je les maîtrise, j’ai besoin d’apprendre autre chose, d’acquérir de nouvelles compétences. C’est ce qui me fait avancer. Aujourd’hui, je suis davantage dans la gestion humaine, ce qui est tout aussi passionnant. Je me sens un peu comme un coach à la tête d’une équipe de foot : il faut donner une place à chacun et trouver la bonne formule. Le tout dans un contexte stressant comme celui de la production graphique. »
« Ce qui fait la qualité d’une entreprise », conclut-il, « ce sont les personnes ; à la fois les qualités individuelles et la cohésion, la dynamique collective. Ça se travaille, c’est complexe, mais c’est très important. Cela déterminera en grande partie notre réussite et nos futurs développements. »

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